En trois semaines, beaucoup de choses ont changé dans mon village de brousse. La saison pluvieuse est définitive, les orages-moussons sont prévisibles tous les après-midis après quelques heures de canicule. Nous avons déménagé de notre grande tente à la bâtisse définitive de l’hôpital, ce qui ôte un peu son charme au projet, mais ce qui bien sûr est bien plus pratique et bénéfique aux patients. De par notre nouveau laboratoire et notre salle d’opération, nos chiffres restent élevés – dire qu’en août nous étions tombés à 9 patients, rarement plus de 20, et maintenant on hospitalise couramment 40 patients. La clinique externe ne dérougit plus. On trime, sans aucun doute.
Autant mon souvenir était d’être débordée avant de partir, maintenant que le travail m’est familier, il me semble y avoir beaucoup de temps libres. Et les sources de divertissement sont vite épuisées – aller courir, prendre une marche, entamer une autre conversation avec les collègues expat (les sujets commencent à s’épuiser!), pitonner sur l’ordi, classer ses photos et sa musique. Il est vrai que les situations d’urgence se sont stabilisées, la rougeole persiste (11 morts maintenant, qui auraient pu être prévenues, mais nous n’avons toujours pas l’autorisation du gouvernement congolais de commencer les vaccinations d’urgence), et le choléra semble avoir disparu. Et je connais mon travail donc j’en dérive plus d’efficacité.
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Another day at work. This child had a supracondylar fracture of the humerus for four days, had been treated with straw splints and traditional herb ointments that macerated his skin before showing up to our facility.

Desquamation and depigmentation post-measles

Too weakened by kwashiorkor to drink, hence need for a feeding tube

Kwashiorkor so severe that the face swells up
